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Le jour se lève : fin de soirée
difficile ?
Samedi 05h45,
Chez Gilles,
Dans le salon:
Quelques dizaines de personnes
envahissent encore le dance-floor. Elles ont l’air perchées et vu le type de
musique qui est en train d’être mixée (de la techno au boum boum bien bourrin),
la chimie doit bien y être pour quelque chose.
A
part Tim, toujours au fond de son fauteuil, la plupart des occupants du lieu
sont issus d’une bande fraîchement arrivée. Ils sont plus jeunes, un peu moins
de vingt ans, sautent de partout, bougent dans tous les sens, ecstasiés à
souhait, acidifiés à forte dose.
Se
faufilant à travers cette faune en transe, Paul, surgi d’on ne sait où, se
précipite sur Tim, le secoue, essaie de le réveiller sans ménagement ni
compassion. Il a l’air pressé, limite stressé, Paul. En moins d’une minute, Tim
ouvre un œil… deux yeux… jette un regard dans le vide… le fixe sur celui de
Paul, qui déjà le speede :
« Hey, Tim, Wake up…
Arrête de scotcher… Viens on s’casse,
j’t’expliquerai dans la caisse. Mais là, faut vraiment qu’on y aille. Sam s’est
déjà barré, avec sa danoise. Je vais voir où est Julien, toi, rejoins Fred qui
est déjà parti pioncer dans sa caisse. Putain, speede, merde ! »
Le
pauvre Tim, émergeant à peine, a bien du mal à imprimer d’un seul coup toutes
ces informations. Il regarde, hébété, son pote taper son coup de
pression :
«
Oh, oh… Tranquille… Je me réveille, moi…. Pourquoi faut qu’on s’taille ?
- Putain, t’es relou, va à
la caisse, j’arrive avec Djule dès que je l’ai trouvé. J’vous expliquerai
là-bas. Allez vas-y, lance Paul avant de se lancer lui-même à la poursuite de
Julien et de disparaître ainsi du champ de vision de Tim, certes réduit, le
laissant ainsi reprendre plus calmement contact avec la réalité agitée dans
laquelle il se trouve. »
Il
n’est pas très long, Paul, à dénicher Julien. Ce dernier pionce, toujours, dans
les chiottes. Il le secoue violemment jusqu’à ce qu’il arrive à le ranimer peu
à peu :
« Allez mon vieux, on décolle. Tim et Fred nous
attendent à la voiture, on n’attendait plus que toi. Putain, mon gars, t’a
retourné les chiottes, on dirait, vlà comment ça pue.
- Oh putain, mon bide,
gémit Djule. J’ai trop abusé du pinard, moi… »
Paul,
faisant fi de l’état et de l’odeur de son pote, l’aide à se relever, il
l’accompagne dans la cuisine dévastée, lui procure un grand verre d’eau, et ils
s’en vont vite fait. Julien a encore son grand verre d’eau à la main lorsqu’ils
arrivent à la voiture où ils rejoignent Tim et Fred qui ont du mal à refaire
surface. Ils sont donc trois à être dans les vapes tandis que le quatrième
larron de Paul est tout excité et pousse ses copains à se bouger et à détaler
sans plus tarder.