Désolé pour le retard... la suite...
Dimanche, 3h00,
avenue du
Général Leclerc,
Paris XIV:
Bon
prince, Paul, a défaut d'avoir eu l'occasion de payer son coup, a offert son
grec.
IIs
se sont donc finis, naturellement comme trop souvent, sur un comptoir
graisseux, à avaler un grec-frites-salade-oignons-sauce piquante, au grand
regret de Tim, qui peste dans la voiture:
"
Je le savais, j'aurais mieux fait de prendre sauce blanche. L'harissa me nique
le bide!
-Tavaika demander sauce
blanche" lui conseille (en retard) Paul.
"T'es
dingue ou quoi, tu ne sais pas ce qu'y font avec? Y crachent dedans. Parce qu'y
a que les blancs qui en bouffe, c'est connu!
-
T’hallucines !, estime Paul.
"
Fais chier! Rouge! » tranche
Julien, moins préoccupé par la discussion gastronomique de ses potes, que par
la présence, au cul de sa voiture, d'une Renault 11, décorée aux couleurs de la
police nationale, et qui vient de
se mettre dans la file de
gauche au feu.
Et
ça ne loupe pas: le feu passe au vert, la police double, met son gyrophare, se
rabat devant la BX et la force à s'arrêter.
Leur
manoeuvre accomplie, un des deux policiers, descend, s'approche d'un Julien qui
rouspète intérieurement en baissant sa vitre:
"
Bonsoir Messieurs. Police, Contrôle du véhicule: papiersiouplaît."
Le
fonctionnaire va procéder a une "vérification informatique de
routine", tandis que son partenaire faitle tour de la voiture avec sa
mac-ligth.:
"Le
propriétaire peut venir m'ouvrir le coffre!"
Julien
enlève sa ceinture, sort et s'exécute.
Le
battant, soulevé par ce dernier, laisse apparaître un sérieux bric-à-brac de
bidons, couvertures, emballages de gâteaux, vieilles chaussures boueuses,
piquets de tente, mêlés pêle-mêle a des chaussettes noircies de crasse , un
guide de la route "Sélection du Reader digest" totalement ruiné. Mais
aussi, d’autres ustensiles peu utiles et peu recommandables, quoique tout à
fait légaux.
Le
flic est surpris et déçu.
T'espérais dénicher un stock
de kalachnikov ou mieux une bonbonne de gaz reconvertie en bombe,ou quoi?
Pas de pot, t'as pas arrêté
un terroriste, mon vieux.
Julien
referme le capot, récupère ses papiers, rejoint ses potes dans la voiture
qu'ils n'ont pas quitté. "
Bonsoir,
Messieurs, Merci. Bonne soirée. Excusez du dérangement!"
Dans
la Citroën qui redémarre, Paul, se marre:
"
Ah, les cons... Ils ne nous ont même pas fouillé, heureusement, vu la beuh que
j'ai..
- Moi aussi, j'ai du shit sur
moi" annonce Julien.
"
Moi aussi" répète Tim.
"Sérieux,
ils sont polis, les keufs de nos jours, ça fait tout zarbi de les entendre dire
des mots tels que "
Merci", "Messieurs", "Excusez"!
- C'est parce qu'on n' a pas des gueules de
cailleras, ils nous laissent tranquille, simple contrôle de routine. On n'est
pas des délinquants!" conclut Paul.