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Le rôt ment
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Le rôt ment
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19 mai 2007

Come back...

Dimanche, 1h05,

à l'entrée du Cyttébéh:


STOP! Demi-tour, les gars. C'est complet ce soir! Au revoir!"

Voila l'unique réaction suscité par le "bonsoir" déterminé mais timide de Tim et Paul. Mais les deux amis, ne s'estiment pas vaincus pour autant.Ils entreprennent une phase de négociations, ils tentent les pourparlers devant des vigiles, irrités par un acharnement qu'ils ne comprennent pas et prennent pour une atteinte à leur personne.

Nombre de videurs sont des vidés reconvertis. Marre de se faire refuser l'entrée des boîtes! Refusons les autres à notre tour. La psychanalyse a de beaux jours devant elle avec ce type de réactions humaines.

Mais pour l'heure, délaissons l'ami Freud et ses potes, pour concentrer notre attention sur Tim et son pote, qui ont décidé de camper sur place jusqu'à ce que du monde ressorte du Cyttébéh, et qu’ainsi l'argument des gardiens de club, retournés à leur discussion, ne tienne pas plus debout que d'affirmer qu'un menu au macdo équivaut à un repas complet.

Seulement, voila, depuis 5 minutes, des gens sortent et d'autres ,moins nombreux rentrent en leur passant devant, sous les regards et les "bonsoirs" approbateurs des deux gorilles à l'entrée.

Tim commence à se décourager et à désespérer.

Pourquoi j'ai fait le con? Ca m'a pas suffi de finir endormi dans un fauteuil, hier soir? Faut vraiment que je sais maso pour ressortir ce soir! Pourquoi j'ai pas appelé Caroline? Moi et ma fierté de mâle a balles deux! Elle m'aurait, sans doute, pardonné pour la dispute d'hier soir...

Mais si elle ne me fait pas signe, et moi, non plus, ça peut continuer longtemps cette situation bancale, a moins qu'elle ne casse carrément!

C'est pas bon de laisser pourrir les malentendus!

Et puis, c'est à se demander, si elle n'avait pas raison de traiter mes potes de loosers et mes plans de foireux... Si elle me voyait, là, essayant de mendier une entrée devant ce club "in"...

Laissant son pote donner libre court à ses interrogations conjugales, Paul, célibataire endurci à son insu, sent la colère et l'impatience monter en lui. Il sollicite nerveusement l'attention des Men In Black en les interrogeant brusquement sur les raisons motivant leur décision de les laisser croupir dehors.

Un regard vite jeté, la discussion des barrières vivantes reprend de plus belle, ignorant l'intervention de Paul, déterminé, lui, à parvenir a ses fins.

Paul accumule sa rogne, puis se déchaîne de sa frustration en psalmodiant des injures et des vérités aux cerbères, plus surpris qu'amusés, puis l'adrénaline montant à son cerveau, aidé par toutes les drogues dont il a l'usage courant, Paul, fouille dans sa poche, y trouve un paquet de clopes vide.

II le broie entre ses doigts, fébrilement, et s'en sert comme, d’un ridicule, projectile vers les gardiens de l'ordre du temple nocturne de la teuf.

Son geste aurait pu n'avoir aucune conséquence néfaste. Mais, fâcheusement, il buta contre la figure d'un troisième vigile, invisible, jusqu'à présent, qui sortait voir d'où venait cette agitation extérieure. Histoire de donner un coup de main aux collègues malmenés.

Surtout que ce dernier, Eugene, avait en son imposante compagnie, un gentil toutou, Ellen. Un de ces chiens dont la stérilisation est maintenant obligatoire depuis qu'ils sont passés de la catégorie d'animaux de compagnie à celle d'armes dangereuses et réglementées. Un pitt-bull, un rottweiller, un hybride?

Ni Paul, ni Tim ne pourront affirmer, confirmer ou infirmer la marque de ce chien.

L'action se déroule rapidement, en vitesse "double accéléré" sur un magnétoscope:

Le paquet de clopes percute la tête d'Eugene. Réaction des vigiles. Le chien à qui on enlève la muselière. La panique qui envahit les deux larrons. Le chien qui aboie. Les vigiles qui crient. Paul qui se met a courir. Tim qui, revenu subitement de ses pensées à la réalité, tape un sprint pour le rejoindre: "Attends-moi! T'es con!

Le chien a sa laisse retirée. Tim accélère. Paul aussi. Le chien part en troisième. Le maître suit. Le chien aboie. Le maître crie. Paul tourne à droite. Tim, aussi. Le chien, de même. Le maître pareil. Aboiements. Cris.

A gauche! Vite la petite rue. Non, une impasse! Tout droit!

Le chien se rapproche. Tim se rapproche de Paul. Le vigile suit a distance constante, excitant le chien. Tim double Paul: "Suis-moi".

A gauche! A droite!

A travers le boulevard. Au milieu des rares voitures. Les aboiements s'intensifient.

Là-bas, un parc.

 Tim saute. Paul escalade, sous le regard impuissant et hurlant du chien. Ils coupent à travers parc. Tim escalade. Paul saute.

 Merde, c'est un rond point.

Le chien est la, hurlant comme vache qui pisse, comme son maître qui transpire. Tim sue. Paul sue. Eugène Sue. Sue Ellen. Course effrénée. Poumons au bord de l'implosion. Points de tous les côtés. Le souffle qui s’essouffle. Celui du cabot n'est plus loin. Au loin, rien. Que des rues. Des petites tortueuses. Gauche. droite!

Cachés derrière une voiture. Découverts. Re-course. Vigile,d'un côté, talki-walkant a ses supérieurs ou a la police. De l'autre, chien déchaîné et déterminé a capturer son gibier. Dressé pour choper et ne pas lâcher!

Planquage dans pas-de-porte. Demi-tour, toutes. La gorge brûle, les jambes tirent Le clébard traque sa proie, la fatigue connaît pas. Tim crache ses clopes. Paul, sa beuh. Tim, son gin de la veille. Paul, ses verres du jour. Pourtant, courir, encore courir, fuir. Ne pas se laisser coincer. Libres comme l'air! Cours, Paul, cours! Cours, Tim, cours. Cours, mon chien, cours! Mords, Ellen, mords! Ouaf, ouaf, Ouaf!

Il faut faire quelque chose! Arrêter cette course! Se planquer! Respirer! Suspendre cette course déraisonnée

sonnée!

Tim tourne rapidement à gauche. Paul , aussi. Avant que le clebs ne tourne a son tour.

Tim, aperçoit, fortuitement, une porte d'immeuble qui se referme... Porte bloquée d'un pied, écarté d'une main, passée, et d'un. Et de deux! De justesse, claquée. Ouf, sauvés!

Tim et Paul, pénètrent dans la cour, dans un hall,dans une autre cour, puis dans un autre hall, pour finir dans une dernière fournie, elle, en verdure d'intérieur. Beauté cachée de Paris?

Accroupis, inspirant de l'air aussi brutalement et bruyamment qu'ils en expirent, vidés de toute énergie, fatigués par cet effort important et improvisé, par ce sprint de près de 5 minutes, cette course poursuite aux causes absurdes, le manutentionnaire et l'assistant de Wistiti Prod, récupèrent comme ils peuvent.

Paul est adossé a un palmier nain. Tim, a un petit buisson. Ils reprennent leur souffle et leur esprit. Ils tentent de savourer leur piètre victoire sur la gente canine et gorille.

" Putain, ce qu'on peut être cons, confesse Paul.

-Tu l'as dit, bouffit, absout Tim."

Et difficilement, dans une toux sèche et grasse, ils partent dans un auto dérisoire fou rire nerveux.

" Par contre, on a eu une saloperie de chance de merde, admet Paul

-J'ose même pas imaginer ce que peut faire Caroline en ce mo... moment, bafouille à regret Tim.

- Toi, c'est pas qu'avec ces connards de vigiles que t'as la frousse qu' au cul . T'as la frousse, cocu, jeudemotise Paul. - En tout cas, j'en connais un qui risque de ne pas avoir de cul, non, plus. C'est ce trouduc' de Jules avec sa' 1664, redondante Tim.

- Je veux bien te croire, approuve Paul, mais marquant un temps de méditation: j'espère seulement que ce couillon aura la présence d'esprit de nous attendre.

- Y a plus qu'a patienter ici que ça se tasse, propose Tim, une demi-heure. et puis, on tentera une sortie. Y'a pas mort d'homme, y vont pas nous traquer plus longtemps... Ni appeler les keufs.

Puis, discrètement, évitant la proximité du Cittébéh, privilégiant celle de la voiture, on guettera Julien...'

- Il doit surement y être déjà, refoulé, lui aussi, approuve Paul.

Sacrée soirée, va!"

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Commentaires
I
Salut,<br /> <br /> ça Fait Plaisir de lire la suite .<br /> <br /> Continue franchement c cool<br /> <br /> Ciao
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