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Le rôt ment
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Le rôt ment
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8 avril 2007

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Vendredi 20h30,

Banlieue proche et nord de Paris,

Studios Wistiti :

 C’est la pause au studio Mich’Druck’. L’animateur de l’émission doit emmener son co-présentateur faire et ses besoins. Et oui, on a beau être une star du petit écran, on doit quand même y être emmené.

Et Jean-Ed, en toute star canine qu’il est, n’en reste pas moins, justement, canin et rien ne remplacera jamais son lampadaire favori. Tandis que Germain conduit le caniche derrière le bâtiment, l’équipe en profite pour souffler. Et Tim, il souffle. Tirer des câbles, changer des bobines, tenir les spots, toutes ces belles joies de l’assistance, ça fatigue.

En plus, c’est plutôt un relou Germain avec son « Jean-ed et Germain vous en souhaite bien… A demain, à deux pattes… ».

Tout ça parce que c’est le cousin de la meuf du patron. Toujours à rechigner, toujours à se plaindre que son clébard n est pas assez éclairé, est trop éclairé, que le plan est trop serré, que le plan est trop large.

Et puis ce con de producteur (lui-même beau-frère du frère du boss) toujours à acquiescer et à appuyer ses caprices. On se croirait à l’émission du type dont c’est le nom du studio.

Bordel, faut qu’ils arrêtent, c’es juste une émission pour et sur les clebs sur une chaîne du câble.

Stoppez tout là, c’est pas bon les gars de croire que ça assure ce que vous faites : une télé pour les chiens. Ca s’invente pas ça comme concept, ou alors si, mais on en a honte… Et ses cons là, ils en sont fiers, et tout le monde devrait en être pareil sous prétexte que c’est l’esprit Wistiti qui prime ici, c’est pas le boulot, coco…Dirait Bob et pense Tim en se tirant du studio.

 Il se dirige vers la sortie, pressé de décompresser de tous ces cons pressés. Il s’arrête dehors, devant le bâtiment, pour se fumer une petite clope à l’air frais de Paris. Il sort aussi son portable, l’allume (ah, non, merde, il est déjà allumé. Putain, heureusement qu’il n’a pas sonné pendant l’enregistrement…) et le voilà qui sonne. L’écran s’allume et affiche le nom de

Djule tandis que Tim coupe sa sonnerie (la Traviata) en acceptant l’appel entrant :

« Ouais … Salut vingt, ça va ?

- Hum, hum. Peinard. J’te dérange pas là ?

- Non, ça l’fait. C’est pile poil la pause, je fume une clope dehors. Le clébard est parti chier, au moins y fait pas chier pendant ce temps là.

- Ah, ben moi, j’suis dans le rère, à Palaiseau, là. J’vais chez Paul, tu nous rejoins ? Hein ? Tu te souviens ? Ce soir : pure ré-soi en perspective. T’es de la partie ?

- Bof, j’sais pas, j’suis naze. J’ai dit à Caro que je l’appellerai peut-être pour qu’on s’voit ce soir. Puis, j’sais pas à quelle heure je finis…

- Bref, t’es pas motivé. Bouge un peu, remue-toi ! Et oh ! Ca va être mortel, viens… Assure !

- C’est ce que tout le monde me dit, je sais, je vais voir…

- Passe donc chez Paul, y aura de quoi te remotiver ! Et ramène Caroline, si ça la branche.

- Bof, j’sais pas trop, tu sais, Caro, les soirées…

- Mais t’es ouf, mon gars ! Ce soir, ce n’est pas une soirée comme « les soirées ». Non, tu réalise, pas c’est « the » soirée... Rappelle toi, on pourra s’baigner. J’ai déjà mon maillot…

- C’est vrai, c’est cool, y a une piscine…

- Alors passe chez Paul…

- Ok, j’passerai… Peut-être… Sinon j’appelle.

- D’acc, man ! A plus, bosse bien… Et embrasse le chien.

- C’est ça, à plus. »

Tim finit sa clope, hésite à appeler Caroline. Non, il éteint son téléphone et il attendra un message de sa part, c’est mieux. Il écrase le mégot par terre, le jette dans le gros cendrier de l’entrée. Remettant son portable dans sa poche, passant devant, en souriant et un murmurant un bonsoir, une belle femme assise dans l’entrée, Tim rejoint le plateau télé, précédant Germain portant le caniche dans ses bras :

«  Il a fait un bon caca ? Oui … Hein… Qui c’est qui va faire de l’audimat ? C’est mon Jean-Ed, mon toutou tout fou ! »

 C’est dingue, observe Tim désolé. On vit vraiment dans un monde de fous. Les gens ne savent pus ce qu’ils font, ils ne se rende même plus compte de leur folie. Qu’est qu’on, qu’est-ce que je, fout là ?

Allez les gars, vous avez raison. Allez les gars, c’est la teuf ce soir ! Ok, les gars, on pête tout, on fait n’importe quoi !

Faisons tous n’importe quoi !

Chacun pour soi et tous ensemble dans la démence en toutes circonstances.

Refermant la porte du studio derrière lui, Tim se demande où il va dénicher un maillot de bain, bien qu’un caleçon serait préférable….

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